L’extraction de la pierre
Le débitage des blocs ou plaques de pierre (pierres formées en
strates ) est réalisé par les carriers.
Autrefois difficile et pénible, ce travail est aujourd’hui rendu
plus aisé avec l’apparition de moyens d’extraction modernes.
Il existe différentes techniques d’extraction de la «pierre
dimensionnelle» qui dépendent des caractéristiques du gisement
et de la nature de la roche.
Elles visent toutes à préserver au maximum l’intégrité de la
roche et à en tirer le meilleur parti. L’objectif final est de produire
des blocs ou dalles épaisses destinés ensuite au façonnage
mécanisé et/ou à la taille manuelle.
Extraction par explosif :
Le carrier définit le plan de tir. Une fois le forage des trous
de mines réalisé sur la masse à «libérer» du massif, le carrier
met en oeuvre un explosif qui ne brise pas mais qui agit par
expansion afin d’éviter une fissuration préjudiciable de la
roche, la rendant impropre à la commercialisation.
Extraction par sciage au câble diamanté :
Pour dégager de grandes masses difficiles à découper par
l’explosif, la technique du sciage au fil diamanté peut être
employée.
La masse rocheuse est sciée par la rotation d’un câble en acier
sur lequel sont enfilées des perles à concrétion diamantée.
Les carrières sont en règle générale à ciel ouvert et les veines
sont repérées au préalable par une étude géologique.
Le façonnage
Le bloc extrait de la carrière subit plusieurs opérations successives
de transformation jusqu’au produit fini destiné à la vente
(pavés, dalles ou bordures). Elles sont généralement mécanisées.
Cependant, pour certains travaux, le façonnage manuel
est irremplaçable.
Trois étapes caractérisent la chaîne
de fabrication :
1 - Le sciage du bloc en tranches :
Selon le type de roche, le travail de coupe peut s’avérer
être un rude labeur. Pour y parvenir, le carrier
utilise plusieurs techniques :
Sciage au disque diamanté :
Une lame circulaire en acier dont la périphérie est équipée de
segments diamantés, tournant à grande vitesse, scie la roche.
Pour les roches tendres, l’arbre de la scie peut être équipé de
plusieurs lames dont l’écartement définit l’épaisseur du produit,
brut de sciage, à finir. Ce procédé est utilisé pour la
production de tranches d’épaisseur généralement supérieure
à 4 cm.
Sciage au châssis multilames :
Une «armure» c’est à dire un ensemble de lames en acier dur
tendues sur un châssis animé d’un mouvement alternatif pendulaire
véhicule un mélange abrasif, généralement à base de
grenaille d’acier, qui use la roche.
La vitesse de coupe est fonction du nombre de lames, de la
dureté de la roche, de la grosseur de la grenaille et de la qualité
du sciage que le carrier veut obtenir.
Procédé utilisé pour la production de tranches d’épaisseur
généralement de 1,5 cm jusqu’à 4 cm.
Sciage au fil :
Un fil torsadé en acier dur entraîne un mélange abrasif à
base de grains de carbure de silicium qui use la roche.
Procédé utilisé pour la production de tranches généralement
de forte épaisseur dans les blocs ne pouvant pas être sciés
au disque diamanté.
Sciage par câble diamanté :
Un câble flexible muni de perles diamantées constituées de
liants métalliques et de diamants synthétiques scie le bloc
de roche. Procédé utilisé pour la production de tranches
généralement de forte épaisseur dans les blocs ne pouvant
pas être sciés au disque diamanté.
2 - Le débitage et formatage des tranches :
Cette opération consiste à débiter les tranches en morceaux
plus petits jusqu’à obtenir le format désiré du produit.
Pour y parvenir, le carrier utilise des débiteuses à disques
diamantés aux diamètres adaptés à l’épaisseur de la tranche.
Pour certains produits comme les pavés, les bordures et
autres, le carrier utilise la cliveuse ou l’ éclateuse : la pression de
leurs mâchoires fend la roche dont l’aspect de surface est dit
«éclaté» ou «clivé».
3 - Les traitements de surface
Initialement massifs et bruts, les blocs ou strates ont subi différentes
transformations par sciage, clivage pour finalement
obtenir des formats dimensionnels correspondant à des pavés,
des dalles ou des bordures.
C’est à ce stade que la pierre peut recevoir des traitements de
surface modifiant son aspect naturel d’origine. La composition
géologique intrinsèque d’une pierre définit ses caractéristiques
mécaniques. Ainsi, les traitements de surface ne peuvent
être appliqués de façon identique à toutes les pierres.
Le plus souvent, la surface sciée du produit subit un traitement
qui vise à donner aux faces vues l’aspect de surface
prescrit pour des raisons esthétiques et/ou fonctionnelles
( antidérapant ).
Il est donc primordial, sur le plan de l’aspect de voir plusieurs
pièces ensemble, et il est important avant de fixer le choix
final de voir des échantillons traités s’il est prévu des finitions
spéciales.
LE FLAMMAGE
Le choc thermique apporté par le passage d’une flamme sur
la surface provoque l’éclatement de la couche superficielle de
la roche, rendant la surface plane et rugueuse.
Ce type d’aspect est particulièrement apprécié pour les produits
de voirie, dallage notamment.
LE BOUCHARDAGE
La frappe orthogonale répétée à la surface de la pierre avec
une boucharde, outil muni de pointes plus ou moins espacées,
provoque de nombreux points ronds de meurtrissures rendant
ainsi la surface rugueuse par le jeu des creux et des bosses
(profondeur de 1 à 3 mm).
Le bouchardage est possible pour des épaisseurs généralement
égales ou supérieures à 3cm.
LE GRENAILLAGE
Une projection de billes inox éclate superficiellement la pierre
naturelle, rendant sa surface rugueuse, sans porter atteinte à
son intégrité.
LE SABLAGE
Une projection de sable sur la surface de la roche la rend
rugueuse sans porter atteinte à son intégrité.
LE SMILLE
La frappe à la smille ou à la broche de la surface éclatée «efface»
les bosses les plus importantes en laissant l’empreinte de traces
courtes, nombreuses, séparées par de petites cassures d’éclatement.